Le Soir

L’Atelier Hastir mis en veilleuse

Fabrice Voogt

L’Atelier Marcel Hastir, du nom du peintre bruxellois centenaire, est à nouveau en danger. Voici un an, une demande de permis d’urbanisme introduite par Herpain Entreprise avait déjà failli sonner le glas de cet hôtel de maître de la rue du Commerce, où Marcel Hastir a fondé une école de peinture en 1930 (« Le  Soir » du 21 juin 2002). À la suite de l’avis défavorable émis par la Commission de concertation, le projet avait finalement été enterré.

Depuis, toute une série de récitals ont continué à se donner au 51 de la rue du Commerce. Mais, début avril, sur ordre de police, les activités ont été suspendues. Il est probable que cette interdiction se prolonge pour plusieurs mois, craint Roland Schmid, membre de l’ASBL « Théâtre allemand en Belgique » qui soutient l’Atelier.

La fermeture est intervenue à la suite d’un simple constat de non-conformité avec les règles incendies. Selon les pompiers, l’exploitation de la salle de concert au deuxième étage supposerait que l’on installe un escalier de secours. Des frais que le propriétaire de l’immeuble, la Société théosophique, ne souhaite pas engager. Ce projet impliquerait que l’on entreprenne de gros travaux qui, de plus, modifieraient l’aspect de la maison, avance Henriette Van der Hecht, de la Société théosophique. Nous envisageons cependant de transformer notre salle premier étage que nous pourrions alors mettre à leur disposition. Cela impliquerait en outre la construction d’un escalier plus petit et donc plus discret.

Les amis de Marcel Hastir plaident, eux, pour l’installation de portes coupe-feu, quitte à réduire à septante le nombre de spectateurs lors des représentations.

Ils insistent aussi, notamment auprès de la Ville, sur l’importance de la valeur patrimoniale du lieu. Il s’agit d’un litige entre un locataire et un propriétaire dans lequel nous ne pouvons intervenir, explique l’Echevin de l’Environnement Henri Simons. Ils devraient penser à créer une fondation qui rachèterait l’immeuble.

LE SOIR – Régions du mardi 8 avril 2003